Patrick Modiano, l'un des écrivains les plus prolifiques de la littérature française contemporaine, suscite une grande admiration devant le public et les autorités littéraires. Pour certains critiques, chacun de ses romans complète d’une manière ou d’une autre le suivant qui devient la continuation du précédent. Il part de sa propre vie et y revient souvent avec les mêmes sujets, les mêmes thèmes. Modiano, qui va et vient constamment entre le passé et le présent dans ses romans, se plonge souvent dans un état de réminiscence. Presque dans tout roman de Modiano, le moment de réminiscence se révèle être comme un élément initial. Cette réminiscence se déroule souvent d’une façon fragmentaire à travers les souvenirs de sa propre vie qui ouvre la voie à une forme de relation auto-intertextuelle entre ses romans. Ce phénomène, nous semble-t-il, correspond également à un fait de l’intratextualité, telle qu’elle a été définie par Gérard Genette et autres théoriciens de l’intertextualité dans le cadre de la narratologie, puisque la réminiscence donne le ton global du contenu des romans dont il s’agira. C’est la raison pour laquelle nous allons retenir le terme de l’« autoréminiscence », en référence naturellement aux travaux de Gérard Genette. L'objectif de cette étude est donc de faire une analyse auto-intertextuelle dans le cadre de l'autoréminiscence à partir de Vestiaire de l'Enfance et Du plus loin de l'oubli de Patrick Modiano.